

Fraise de Woippy
Fraise de Metz, Fraise du Val de Moselle
Fruits
Variété locale de fraise, la fraise de Woippy, aussi appelée fraise de Metz, fut longtemps l’un des symboles de la floriculture en France.
La Fraise de Woippy, un produit du Pays messin !
Pays messin

Plus d’un siècle de succès
Pendant plus d'un siècle, entre 1868 et les années 1980, la fraise fit la fortune et la renommée du Val de Moselle, en particulier de Woippy, qui en fut le berceau et le principal centre de production et de commercialisation. A travers sa Fête des Fraises, instituée en 1926 et toujours célébrée au mois de juin, Woippy reste encore aujourd'hui, bien que la culture en ait quasiment disparu, le symbole de la fraisiculture mosellane.
En 1868, deux vignerons locaux, Dominique et Jacques VION, ramènent d'un voyage dans la région de Brest quelques plants de fraisier Ananas, variété alors cultivée à Plougastel-Daoulas. Acclimatée à Woippy, la fraise s'y développe rapidement et s’étend aux communes du nord du Pays messin, où elle remplace la vigne atteinte par le phylloxéra. A la veille de la guerre, la production s'élève à environ 2000 tonnes par an, dont la plus grande partie est expédiée vers les grandes villes d'Allemagne, principal marché de la fraise de Moselle. Afin d'organiser la production et défendre les intérêts de la profession, s'est créé en 1899, à la suite d'une grève des producteurs l'année précédente, le Syndicat des Producteurs de Fraises, à l'initiative de l'abbé Laurent, curé de Woippy.
Après la 1ère guerre, la culture de la fraise s'étend au sud du Pays messin : la Moselle représente alors entre un quart et un tiers de la production française de fraises. La profession fraisière s'organise sous l'impulsion du marquis Henry de Ladonchamps, qui dirige le Syndicat des Producteurs de Fraises de 1927 à 1932, et crée en 1930 l'Union des Syndicats de Producteurs de Fraises et autres Fruits de la Moselle. Grâce à son action, la fraise de Moselle renforce sa présence sur le marché allemand (notamment sarrois), du moins jusqu'à sa fermeture en 1932, pénètre la Suisse, s'impose sur les Halles de Paris et conquiert le nord de la France, la Normandie et l'Alsace. Les confitureries de la région sont également de gros et fidèles clients. Les années 1920-30 sont l'âge d'or de la fraise, avec comme variété dominante Madame Moutot, appelée aussi, en raison de sa taille, fraise tomate.
La Deuxième Guerre mondiale et les expulsions de 1940 sont une catastrophe pour la fraise. Les fraiseraies retournent à la friche ou sont reconverties. Cependant, en 1945, dès leur retour en terre lorraine, expulsés et évacués de 1944 retroussent leurs manches et reconstituent en quelques années les fraiseraies, qui en 1950 s'étendent sur 800 hectares. La production mosellane atteint 3 000 tonnes cette année-là, 5 700 tonnes en 1952, et culmine à 9 000 tonnes en 1955, année de record absolu.
Le début des années 1960 marque cependant le déclin de la fraisiculture mosellane. Malgré les efforts du Centre d'Expérimentation Fruitière de Laquenexy, qui introduit de nouvelles variétés et tente d'imposer de nouveaux modes de culture plus rationnels (comme les plants frigo), l'âge d'or de la fraise de Moselle est mort. La concurrence de régions productrices autrement plus dynamiques, voire de la fraise d'Espagne, le manque de rentabilité des fraiseraies de Moselle, l'emprise du béton et l'évolution de la structure sociale de la profession fraisière expliquent la disparition de la culture de la fraise. Celle-ci n'est plus cultivée que localement, par des producteurs qui continuent à proposer le délicieux fruit rouge sur le bord des routes ou invitent les clients à le cueillir eux-mêmes dans leurs champs...
Comment la déguster ?
Les gens de la région préfèrent manger les fraises écrasées dans l’assiette avant d’ajouter du sucre ou de la crème. C’est une des raisons pour lesquelles les variétés à coeur dur n’ont pas de succès. Woippy fête la fraise au milieu du mois de juillet.