

Miel des Landes
Miels
Le miel des Landes est un miel de zone forestière. Trois miels sont à prendre en considération : le miel de bourdaine (Rhamnus frangula) - d'une grande qualité gustative - dans la Grande Lande et le Marensin, le miel de bruyère cendrée (Erica cinerea), principale miellée en juillet-août, et le miel de callune (Calluna vulgaris), dont la miellée peut se prolonger jusqu'au 20 octobre.
Le miel de bourdaine est foncé, assez aromatique; la cristallisation est remarquable par sa finesse. Celui de bruyère cendrée est brun foncé, cristallise rapidement, et possède une odeur de cuir et de réglisse avec un fond d'amertume. En bouche, ses arômes sont persistants. Le miel de bruyère callune est roux. Il se présente sous la forme d'une masse plus ou moins gélatineuse, selon qu'on l'agite ou non (caractère dit thixotropique). Son odeur et ses arômes sont intenses et persistants, avec une amertume en fond de bouche. Sa teneur en eau est assez élevée.
Le Miel des Landes, un produit du Pays de Born !
Pays de Born

Origine et terroirs
Le miel landais apparaît très régulièrement dans les sources historiques. Le Tableau du maximum le mentionne en 1793 et Briand-de-Verzé, en 1834, note “dans la contrée des Landes, l'éducation en grand des abeilles”.
En 1843, dans sa Statistique du département de la Gironde, F. Jouannet indique que Bordeaux reçoit annuellement des Landes 1 200 quintaux de miel brut, ce qui suppose 17 000 ruches exploitées, et en expédie en moyenne 250 tonneaux par an depuis son port. “Les colporteurs, signale cet auteur, qui courent les landes pour y acheter le produit des ruches, le revendent à Bordeaux tel qu'ils l'ont reçu, à l'état brut; il arrive en barrique où le miel, la cire et les abeilles écrasées sont mêlés ensemble, car l'usage de tuer l'insecte en enlevant son produit est généralement admis dans les landes.” Au 19ème siècle, le miel landais était plutôt considéré, sur le marché, comme un “miel industriel”, réservé à la pâtisserie et à la confiserie. Un négoce s'était organisé vers la Grande-Bretagne.
Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, dans la pinède landaise, chaque métairie possédait son “apier” de ruches fixes appelées “bournacs”, fabriquées à partir d'une armature de lames de châtaignier tressées avec des tiges de ronces fendues formant lien, le tout ressemblant à une cloche. La récolte s'effectuait une ou deux fois l'an : à la fin septembre après la grande miellée de bruyère callune, et éventuellement à la fin de l'hiver. Les bournacs les plus lourds étaient “tondus” jusqu'à l'étranglement qui se situait à la moitié de leur hauteur. Les autres étaient asphyxiés à l'aide d'une mèche soufrée. Les rayons ou brèches, détachés, étaient entassés dans des barriques et vendus en vrac sous le nom de “combrai”. À charge pour l'acheteur négociant de presser, filtrer et conditionner le miel, et de préparer la cire, utilisés tous deux pour “l'industrie et le commerce”.
À titre indicatif, en 1946, malgré les incendies répétés qui brûlaient aussi bien les bournacs que les pins, un propriétaire de Saint-Paul-en-Born, avec 100 ruches à cadres au début de la saison et 140 à la fin (essaimage oblige!), récoltait 4 800 kg de miel “de turbine” (extracteur) et 1 750 kg de miel de presse, pour un total, donc, de 6 550 kg. Le cheptel qui peuplait les ruches fixes était l'abeille noire commune d'écotype landais, aujourd'hui quasiment disparue et remplacée par des races dont les populations ont été génétiquement brassées.
Il fallut cependant attendre les années 1950 pour voir le miel landais acquérir une nouvelle notoriété et trouver des débouchés, notamment en Allemagne. C'est en réalité l'apparition de l'émulsionneuse scandinave permettant l'extraction centrifuge du miel de callune, qui a ouvert le miel landais au marché germanique. Jusque vers les années 1980, la forêt a été une zone de transhumance apicole (déplacement des colonies d'abeilles sur les miellées) importante, à l'intérieur même du département, entre la zone forestière (Haute Lande, Marensin, Petites Landes) et la riche vallée de l'Adour (Chalosse, Pays des gaves, Tursan); l'implantation du tournesol, nouvelle ressource mellifère, a contribué à la quasi-disparition du marché du miel de bruyère.
De nos jours, la production est devenue plus faible pour diverses raisons : raréfaction des sous-bois, évolution de la pinède, … Le nombre de producteurs est en régression mais la volonté de préserver ce miel reste intacte. Une demande d’IGP (Indication Géographique Protégée) est d’ailleurs actuellement en cours. Pour en savoir plus : https://mielsdeslandes.fr/
Vertus et bienfaits
Le miel est un édulcorant naturel, riche en antioxydants (surtout les miels foncés comme le châtaignier et la bruyère). Il possède des propriétés antibactériennes et est utilisé comme remède naturel contre les maux de gorge.
Comment le consommer ?
Il est consommé tel quel sur du pain, des crêpes ou des tartines. Il peut servir à sucrer les boissons chaudes ou en pâtisserie.
