Dijonnais
Il faut avoir un jour, en programmant son GPS, confondu Bussières (45 ha) avec La Bussières sur Ouche (145 ha) et sa célèbre abbaye. Les deux communes sont toutes deux situées dans le Dijonnais ...à quelques 70 km l'une de l'autre. Le meilleur moyen pour découvrir un terroir, c'est donc de le traverser d'une traite...dans les deux sens !
Contribuez à la fiche du Dijonnais
Dans la continuité du plateau de Langres au nord, son paysage se vallonne au fur et à mesure que se dessinent les climats viticoles. Vous traversez des ponts où un petit panneau vous annonce "rivière en bon état" au dessus de trois petits poissons bleus. Curnonski y avait repéré la truite de la Tille, il est fort à parier qu'elle y soit toujours, ainsi que dans la Ouche. En tout cas la célèbre abbaye de la Bussière sur Ouche reconvertie en Relais et Châteaux en sert de la "sauvage" à la carte de son bistrot.
Dijon étant la capitale de la Bourgogne, il n’est pas surprenant d'y trouver un riche patrimoine architectural qui n'a rien à envier aux incontournables Hospices de Beaune !!!
Quand on évoque Dijon, on pense évidemment "moutarde". Ce sont les Romains qui introduisirent la moutarde en Gaule, citée dans l’Ancien Testament par la parabole du grain de sénevé de l’apôtre Matthieu. Le mot moutarde pourrait venir du latin « mustum ardens » qui signifie moût brûlant. En Bourgogne, on lui donne une autre origine. En 1381, lors d’une bataille où le duc Philippe le Hardi, aidé par un millier de Dijonnais venus combattre à ses côtés avec le roi de France Charles VI, affrontait une insurrection en Flandres, alors territoire Bourguignon, il s’exclama : « Mout me tarde ! ». Cette devise, maintes fois recopiée, sculptée, peinte ou en rouleau, fut amputée du « me », et fut attribuée à « la troupe des moustardiez de Dijon » et c’est ainsi que le mot moutarde apparut sur les pots et barils des moutardiers. À différentes reprises, de 1390 à 1443, la fabrication de la moutarde de Dijon fut réglementée. Alors que son commerce prospérait, les vinaigriers et les moutardiers se réunirent en 1634 et obtinrent l’exclusivité de la fabrication de la moutarde et l’obligation d’apposer leur nom ou marque sur leurs « moutardiers ». La Confrérie religieuse fondée en 1600, placée sous la protection de Saint Vincent fut reconnue par Louis XIV qui lui octroya ses armoiries « d’azur à entonnoir d’argent ». Vers 1742, un dijonnais, Jean Naijeon, remplaça le verjus provenant des vignes toutes proches par le vinaigre. Cette recette fit alors la renommée de la moutarde de Dijon.( source : Confrérie de la moutarde de Dijon)
En 1870, la ville de Dijon comptait plus de 39 fabricants de moutarde, de nos jours seuls 4 fabricants subsistent à Dijon et dans sa région. Au début du XXe siècle, les producteurs locaux protestèrent contre ce qu'ils estimaient être une concurrence déloyale, la commercialisation de moutardes se prétendant dijonnaises sans y être fabriquées. Un décret de 1937 leur donna tort, faisant du terme « moutarde de Dijon » une appellation générique sans assise territoriale. Depuis le 24 novembre 2009, un label européen de qualité protégée existe sous le nom de « moutarde de Bourgogne », Indication Géographique Protégée (IGP), garantissant une fabrication bourguignonne composée uniquement de produits (graines et vin) issus du terroir bourguignon. Voilà pour ce qui est de la moutarde, qui nous l'espérons, ne vous sera pas montée au nez avec toute ces explications.
Le Dijonnais concentre par ailleurs une richesse incroyables de plats à base de viande, qui ne se résument pas qu'au bœuf bourguignon, au jambon persillé, au coq au vin, et autre lapin à la moutarde. Des escargots sont à nouveau élevés en Bourgogne par des héliciculteurs comme l'Escargot Bourguignon à Vernot, près d'Is-sur-Tille. Cependant, l'appellation générique "escargot de bourgogne" est aujourd'hui donnée au plat, à la recette, attribuée aux terroirs bourguignon et non à l'animal, qui ne bénéficie à ce jour d'aucune IGP, sachant que la quasi totalité des escargots transformés et consommés en France sont ramassés dans les pays de l'est, comme la Pologne. L'un des principaux ateliers qui transforme 200 millions d'escargots annuellement se trouve au bord du Rhin, en...Alsace. Citons également un autre produit prestigieux de notre gastronomie : la truffe de Bourgogne dont le terroir du dijonnais compte quelques producteurs.
Les gâteaux et confiseries locales ne sont pas en reste : le pain d'épices de Dijon, la nonnette de Dijon, ou encore l'escargot en chocolat sont des produits locaux à découvrir ainsi que la crème de cassis, autre emblème du terroir. Merci au "chanoine" Félix Kir, prêtre, résistant et homme politique qui fut maire de Dijon de 1945 à 1968 d'avoir eu l'idée de l'associer à un vin blanc, bourguignon il s'entend, et de préférence aligoté ! Bref un terroir où clergé et gastronomie ont toujours fait bon ménage. On ne compte plus les nombreuses abbayes dont l'une des plus célèbres, l'Abbaye de Cîteaux, a donné son nom à une marque de fromage de vache à pâte pressée, non cuite.