Ardenne
Ah, si Arthur Rimbaud (1854-1891) avait vécu aussi longtemps que Maurice Edmond Sailland, dit Curnonsky (1872-1956). Ils auraient pu se rencontrer sur les bords de la Meuse, la « Flache » du Bateau Ivre, lors de la pérégrination de ce dernier à la rencontre des terroirs de France, entre 1921 et 1932 en compagnie de son ami Marcel Rouff.
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Rimbaud, de retour de ses voyages dans la corne de l’Afrique, écrivain renommé, expert en café et en fruits tropicaux se serait assagi et aurait redécouvert tous les trésors gastronomiques de son Ardenne natale. Quel beau guide aurait-il pu faire à ses hôtes ! Il leur aurait conté les fritures de fretin de la Meuse, son boudin blanc, l’agneau, le cidre, le sucre rouge comme le sang, le bois dont on fait des pipes, comme celle qu’il avait aux dents, sous l’air gonflé d’impalpables voilures, empoignant des chopes à forte cannelures de cette micro-brasserie situé dans le petit village de Rancennes, à la pointe des Ardennes françaises, accompagnant les produits savoureux issues des cultures ardennaises.
Il leur aurait parlé de cette cacasse à cul nul que préparait sa mère, la Vitalie, dans sa ferme de Roche. Il les aurait emmenés déguster un boudin noir à Hargnies, une andouille à Revin et ils auraient terminé la soirée à Charlestown ( celui des Ardennes, pas celui de Saint Vincent et les Grenadines !) en comparant les humeurs du Rocroi avec celles du Maroilles, avant de conclure avec un gâteau mollet et une tarte aux myrtilles. Tout en se jurant de revenir pour gouter à une truite au jambon, pêchée dans ce trou de verdure où chante une rivière et où moussent des rayons, en évoquant ce pauvre soldat qui ne goutera plus à la daube de sanglier ni au civet de marcassin, à Sedan ou ailleurs... et qui n'ira plus cueillir de champignons autour des étangs de Signy-le-Petit.